Faire progresser la lutte antitabac à l’échelle mondiale à mesure que de nouveaux défis surgissent

Adoptée par l’Organisation mondiale de la santé en 2003, la Convention-cadre pour la lutte antitabac (FCTC) a été le premier traité à aborder les risques pour la santé posés par la consommation de tabac. La FCTC cherche à réduire l’impact dévastateur des maladies liées au tabac et les millions de décès prématurés provoqués chaque année par les produits du tabac dans le monde. Il a obtenu le soutien de 183 fêtes et est reconnu comme une réalisation historique dans la diplomatie de la santé publique.

Tous les deux ans, les partis de la CCLAT se réunissent à une Conférence des Parties (COP) pour réaffirmer leur attachement aux objectifs de la CCLAT et à l’avancement de la santé publique à l’échelle mondiale. De telles conférences permettent aux pays d’examiner les progrès réalisés, d’échanger les meilleures pratiques et de renforcer le cadre complet de mesures de contrôle efficaces de la CCLAT qui guide les politiques et réglementations nationales en matière de publicité, d’étiquetage, d’emballage, de promotion, de parrainage et de taxation du tabac.

En février, le dixième COP (COP10) s’est réunie à Panama City, au Panama, et a accueilli 142 parties de la CCLAT. La conférence a marqué le 20e anniversaire de la CCLAT et a vu le retour aux procédures en face-à-face après les perturbations causées par la pandémie de COVID-19.

La COP10 a également marqué un tournant dans les efforts mondiaux de lutte contre le tabagisme. Les parties à la FCTC ont pris des mesures pour réduire l’impact environnemental des produits du tabac et mettre à jour les lignes directrices sur la publicité, la promotion et le parrainage du tabac.

La conférence a cependant également révélé que les nouveaux produits et technologies du tabac menacent les efforts mondiaux de lutte antitabac alors que la CCLAT entre dans sa troisième décennie.

Protéger l’environnement de la culture et de la consommation du tabac

La CCLAT engage les parties à protéger à la fois la santé publique et l’environnement. Lors de la COP10, les parties à la FCTC ont adopté décision qui souligne l’importance de protéger l’environnement contre la production et la consommation de tabac. Cette décision exhorte les parties à renforcer la mise en œuvre de la CCLAT par le biais de politiques nationales prenant en compte les impacts environnementaux de la culture, de la fabrication, de la consommation et de l’élimination des déchets des produits du tabac.

Les nouveaux produits et technologies du tabac menacent les efforts mondiaux de lutte antitabac alors que la CCLAT entre dans sa troisième décennie

La COP10 a notamment abordé les effets néfastes de la culture du tabac sur l’environnement, notamment la déforestation, la pollution des terres et de l’eau et la concurrence pour les terres agricoles nécessaires à la production alimentaire. Des filtres à cigarettes également exacerber nuit à l’environnement en contribuant à la pollution plastique dans le monde entier.

L’attention que la COP10 a accordée à ces préoccupations environnementales reflète non seulement l’engagement de la CCLAT en faveur de la santé publique, mais positionne également le traité comme un processus crucial dans le domaine de la santé publique. négociations internationales pour lutter contre la pollution plastique. Les efforts de longue date des organismes intergouvernementaux en matière de lutte antitabac peuvent servir d’orientation et de soutien précieux pour l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique.

La décision de la COP10 sur le tabac et l’environnement souligne également la nécessité de protéger la CCLAT de l’ingérence de l’industrie du tabac. Les parties à la FCTC dépendent culture du tabacDes pays comme la Chine et le Zimbabwe ont souvent tenté de retarder ou d’entraver la mise en œuvre des mesures approuvées par la CCLAT. L’accent mis par la COP10 sur l’impact environnemental de la culture du tabac peut toutefois être un catalyseur pour inciter ces parties à abandonner la culture du tabac et à se tourner vers cultures alternatives. Dans l’ensemble, la décision de la COP10 renforce la résilience de la CCLAT face à l’ingérence de l’industrie du tabac, favorise le développement durable et fait progresser les objectifs de santé publique du traité.

Renforcer les orientations sur la publicité, la promotion et le parrainage du tabac

Une autre décision importante de la COP10 a consisté à renforcer les lignes directrices de la CCLAT sur la publicité, la promotion et le parrainage transfrontaliers en matière de tabac, y compris la représentation du tabac dans l’industrie du divertissement.

En 2008, les parties à la FCTC ont développé des lignes directrices pour réglementer ou interdire la publicité, la promotion et le parrainage du tabac. À cette époque, la promotion du tabac comprenait généralement des publicités sur des panneaux d’affichage, dans des magazines et à la télévision. Toutefois, au cours des deux dernières décennies, les compagnies de tabac ont transformé la façon dont elles font la publicité et la promotion de leurs produits.

Des publicités pour les cigarettes sont alignées sur le mur d’un supermarché alors qu’un homme passe devant, à New York, New York, le 21 septembre 2004.
REUTERS/Shannon Stapleton

L’avènement d’Internet et la prolifération des plateformes de médias sociaux ont permis à la portée de la publicité et de la promotion du tabac de s’étendre considérablement. Ce changement remet en cause l’efficacité de la lutte antitabac, car de nombreux pays n’ont pas le pouvoir de réglementer la publicité sur les chaînes médiatiques mondiales telles que YouTube et Instagram.

Conscients de ces défis, les parties à la FCTC sont parvenues à un accord consensus à la COP10 sur le renforcement des lignes directrices existantes en se concentrant sur la publicité, la promotion et le parrainage transfrontaliers en matière de tabac, ainsi que sur la représentation des produits du tabac par l’industrie du divertissement. Cette décision souligne les engagements des parties à la FCTC à adapter les stratégies de lutte antitabac à l’évolution des pratiques publicitaires et des technologies numériques et à protéger les jeunes contre les dangers pour la santé publique et l’environnement associés au tabagisme.

Au-delà de la COP10

La COP10 a fait des progrès significatifs, mais les parties à la FCTC devraient redoubler d’efforts car les produits du tabac et les comportements des fumeurs évoluent rapidement. Les réunions de la COP n’ont lieu que tous les deux ans, ce qui signifie que les parties à la FCTC ne parviennent pas toujours à un consensus ou ne prennent pas toujours des mesures concrètes pour contrer l’évolution rapide de la consommation et de la promotion du tabac. Ce décalage entre les réunions de la COP et le rythme de changement des produits du tabac et des comportements tabagiques constitue un défi pour les efforts mondiaux de lutte antitabac.

Ce défi se pose parce que l’industrie du tabac utilise deux stratégies pour maintenir ses marchés. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, l’accent est mis sur la vente de cigarettes conventionnelles. Dans les pays à revenu élevé, l’industrie s’efforce de faire passer les clients des cigarettes conventionnelles vers des produits alternatifs, tels que tabac chauffé ou cigarettes électroniques. Les différents besoins nationaux en matière de lutte antitabac signifient que les parties à la FCTC pourraient ne pas donner la priorité ou ne pas montrer beaucoup d’intérêt à l’égard des nouveaux types de produits du tabac lors des réunions biennales de la COP. Malheureusement, cette lenteur dans l’évaluation des nouveaux produits signifie que la COP ne peut pas suivre les progrès technologiques rapides de l’industrie du tabac et les changements de comportement des fumeurs.

Alors que la technologie des produits du tabac évolue rapidement, les parties à la FCTC devraient trouver des moyens plus efficaces, au sein et au-delà des réunions de la COP, pour lutter contre les dangers posés par la nouvelle ère des pratiques commerciales du tabac. Une approche plus proactive devrait explorer des stratégies innovantes, renforcer la collaboration entre les parties à la FCTC et accroître la vigilance dans la surveillance et la réglementation des nouveaux produits du tabac et des tactiques de marketing. Ce n’est qu’en s’adaptant au paysage changeant de la consommation de tabac que le processus de la CCLAT pourra protéger la santé publique et contrer l’influence de l’industrie du tabac.

Les parties à la FCTC devraient trouver des moyens plus efficaces, au sein et au-delà des réunions de la COP, pour lutter contre les dangers posés par la nouvelle ère des pratiques commerciales du tabac.

Par exemple, des politiques innovantes, telles que Fin de partie du tabac et Génération sans tabac, ont suscité une attention considérable. Ces politiques vont au-delà des approches traditionnelles en proposant des interdictions de la vente et de l’usage des cigarettes conventionnelles ou de tous les types de produits du tabac. Certains défenseurs soutiennent même l’interdiction de l’usage des produits du tabac aux personnes nées après une année spécifique, même après avoir atteint l’âge adulte. De telles politiques avant-gardistes de lutte antitabac constituent une avancée significative par rapport aux lignes directrices de la CCLAT.

Les pays qui ont été pionniers dans le renforcement des mesures de lutte antitabac ont obtenu des succès remarquables, les taux de tabagisme conventionnel étant tombés à moins de 10 %. Aujourd’hui, ces pays se concentrent désormais sur l’élimination progressive des cigarettes conventionnelles ou de tous les produits du tabac. Cette approche ambitieuse nécessite l’élaboration de politiques plus strictes que les lignes directrices de la CCLAT, qui ciblent principalement la demande et l’offre de produits du tabac.

Il est encourageant de constater que les parties à la FCTC sont parvenues à un consensus lors de la COP10 sur l’établissement d’un groupe d’experts superviser les efforts de recherche et de formulation de nouvelles politiques de lutte antitabac qui vont au-delà du cadre existant de la CCLAT. Cet accord marque un moment charnière où les efforts mondiaux de lutte antitabac peuvent passer de l’objectif de réduction des taux de tabagisme à la mise en œuvre de stratégies interdisant la vente et l’usage des produits du tabac.

Tirer les enseignements des pays sur la voie de l’élimination du tabac peut contribuer à réduire les taux de tabagisme et à étendre les politiques de lutte antitabac au-delà de ce que la CCLAT a déjà réalisé. Un tel effort concerté pourrait rapprocher le monde de l’objectif consistant à protéger la santé et le bien-être des humains contre les méfaits du tabagisme.

Des enfants portant des masques crâniens participent à un rassemblement de sensibilisation antitabac lors de la Journée mondiale sans tabac, à Calcutta, en Inde, le 31 mai 2019.
REUTERS/Rupak De Chowdhuri

Sungkyu Lee, PhD, est directeur général du Centre coréen de recherche et d’éducation sur la lutte antitabac à Séoul, en République de Corée.

Rédigé par

Archie Mitchell

Archie Mitchell, with a prestigious master's degree from France and two decades of experience, is an authority in his field, renowned for making complex subjects engaging through his blog. At 49, he seamlessly merges academic knowledge with practical insights, aimed at educating and empowering his audience. Beyond his professional life, Archie's hobbies and personal interests add depth to his writing, making it a valuable resource for both professionals and enthusiasts looking to expand their understanding.